Série Vendée Globe 2024 - épisode 3 sur 5

Navigatrice chevronnée et figure emblématique de la voile, Samantha Davies s'apprête à participer pour la quatrième fois au Vendée Globe dont le départ est prévu le 10 novembre 2024.

Dans un entretien exclusif accordé à Enflammé.e.s le 21 octobre 2024, elle partage son parcours, son engagement avec le projet Initiatives-Cœur et sa vision de la place des femmes dans la course au large. Samantha Davies incarne la détermination et la passion, prouvant que les femmes ont toute leur place dans cet univers exigeant.

Vous êtes un modèle pour de nombreuses femmes dans la voile depuis plusieurs années. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui hésitent à entrer dans un domaine aussi dominé par les hommes que la course au large ?

Je suis super heureuse de pouvoir être un modèle pour des jeunes femmes, de jeunes navigatrices. Moi-même en commençant, j’avais un modèle, Tracy Edwards et, je sais l’importance d’avoir des figures inspirantes.

“Je pense qu’il faut croire en soi, en son potentiel et en ses rêves et ne pas hésiter à se lancer. La course au large est un univers exigeant mais passionnant.” — Samantha Davies

Au fil de vos quatre participations au Vendée Globe, comment avez-vous vu évoluer la place des femmes dans cette course ? Quelles améliorations reste-t-il à faire selon vous ?

Je pense que les vraies pionnières, ayant permis de belles avancées, sont des navigatrices comme Catherine Chabaud ou Isabelle Autissier. Elles ont vraiment ouvert la voie aux navigatrices de ma génération et aux plus jeunes. On ne m’a jamais fait ressentir que j’étais une femme dans un milieu d’hommes. La principale évolution que je vois, c’est la considération portée par les sponsors. Avant, c’était compliqué pour une navigatrice de se voir confier un projet ambitieux sportivement. Désormais, nous avons la confiance des sponsors et sur le Vendée Globe 2024 nous avons presque toutes de beaux projets compétitifs.

⁠Votre projet Initiatives-Cœur allie sport et humanitaire. Pensez-vous que les femmes, grâce à leur sensibilité à l'engagement social, peuvent apporter un regard différent dans des domaines souvent perçus comme masculins, comme la voile ?

Chaque personne apporte un regard différent, je ne crois pas que ce soit le fait d’être une femme qui m’apporte plus de sensibilité à la cause de Mécénat Chirurgie Cardiaque, car sauver des enfants malades parle à tout le monde. Je ne suis qu’un maillon d’une grande chaîne de solidarité qui va du personnel soignant aux familles d’accueil en passant par les bénévoles de l’association. De nombreux skippers, peut-être inspirés par ce que fait Initiatives-Cœur avec force et conviction depuis 2009, défendent des causes diverses. Et c’est très bien ainsi.

⁠Dans votre carrière, vous avez souvent affronté des conditions extrêmes. Pensez-vous que les femmes font encore face à des préjugés sur leur capacité à gérer la pression physique et mentale dans des compétitions aussi dures que le Vendée Globe ?

Je pense que ce sont des a priori que les navigatrices m’ayant précédée ont affronté, mais pour ma part on ne m’a jamais fait ressentir que je suis une femme parmi les hommes, on n’a jamais douté de mes capacités.