Pip Hare : encourager les femmes à se sentir légitimes
Série Vendée Globe 2024 - épisode 4 sur 5
La navigatrice britannique Pip Hare se prépare à prendre le départ pour la deuxième fois de la course du Vendée Globe. Le départ a eu lieu aujourd’hui, 10 novembre 2024, devant une foule enthousiaste de plus de 400 000 personnes aux Sables-d’Olonne.
Dans un entretien exclusif accordé à Enflammé.e.s le 24 octobre 2024, elle nous partage son parcours de navigatrice, les obstacles qu’elle a affrontés en tant que femme, et son engagement pour inspirer d’autres à franchir les barrières d’un milieu encore masculin.
Vous avez commencé la voile de compétition sur le tard et avez réussi à vous imposer dans des compétitions de haut niveau. Quels défis spécifiques avez-vous rencontrés en tant que femme navigatrice, et comment les avez-vous surmontés ?
Lorsque j’ai débuté dans la voile, les opportunités pour les jeunes femmes étaient rares dans ce milieu. Mais avec le temps, j’ai compris que si je voulais avancer, je devais créer mes propres opportunités et prendre les choses en main. Et c’est à partir de ce moment-là que ma carrière a réellement décollé.
Votre participation au Vendée Globe a été saluée pour votre résilience et votre détermination. Comment cette reconnaissance a-t-elle contribué à changer la perception des femmes dans la course au large ?
Les femmes ont besoin de figures inspirantes dans le sport comme ailleurs. J’espère que mon parcours, ainsi que celui des autres femmes engagées dans le Vendée Globe, a pu encourager d’autres à croire en elles. J’aimerais qu’elles comprennent qu’elles sont légitimes dans cet univers, qu’elles ont autant de place que les hommes pour s’y imposer et y briller.
Le milieu de la voile reste majoritairement masculin. Selon vous, quelles sont les étapes nécessaires pour encourager plus de femmes à s'engager dans cette voie ?
Il est crucial de montrer que des femmes excellent déjà. L’expérience joue un rôle central, et chaque parcours est unique. Il existe de nombreuses façons de s’initier et de progresser dans ce domaine, mais il faudra encore du temps pour que les femmes atteignent massivement les sommets de la compétition. Ce processus est déjà engagé, et je suis persuadée qu’il va s’intensifier.
En tant que navigatrice chevronnée, quelles actions proposez-vous pour attirer et soutenir davantage de jeunes femmes dans le monde de la voile de compétition ?
Je dirais tout d’abord de montrer que des opportunités existent, puis de créer un environnement où chacune se sent accueillie et encouragée. L’égalité doit être au cœur de nos actions, mais au-delà, il est fondamental que chaque femme qui souhaite s’investir dans la voile se sente légitime, reconnue et soutenue, quel que soit son point de départ.