Martine Biron : garantir le droit à l’avortement et lutter contre les violences, un féminisme d’action au Québec
Le 18 mars 2025, à Québec, Enflammé.e.s a rencontré Martine Biron, ministre des Relations internationales et de la Francophonie, mais aussi ministre responsable de la Condition féminine dans le gouvernement québécois de François Legault (Coalition avenir Québec, une coalition de centre-droit au pouvoir depuis 2018).
Depuis novembre 2024, Martine Biron pilote un Plan d’action triennal sur l’accès à l’avortement, à l’heure où les droits reproductifs reculent dans de nombreuses démocraties. Ensemble, nous avons discuté des mesures concrètes mises en place pour garantir ce droit fondamental : élargissement de l’accès à la pilule abortive, lutte contre les cliniques anti-choix, refus d’inscrire l’avortement dans la loi pour ne pas en fragiliser l’accès, et travail de fond pour faire tomber les tabous.
Nous avons également évoqué la lutte contre les violences faites aux femmes : création de tribunaux spécialisés, maisons de deuxième étape, bracelets anti-rapprochement, aide financière d’urgence… Autant de dispositifs qui font du Québec un territoire d’action féministe.
Dans un pays où le droit à l’avortement est protégé sans qu’il existe de loi spécifique — une singularité du système canadien — Martine Biron assume une ligne claire : faire confiance aux femmes, protéger leurs choix, et construire un accès égalitaire, pour toutes et partout.
Martine Biron, ministre des Relations internationales et de la Francophonie, mais aussi ministre responsable de la Condition féminine dans le gouvernement québécois de François Legault (Coalition avenir Québec, une coalition de centre-droit au pouvoir depuis 2018)
Madame la Ministre, en novembre 2024, vous avez lancé un plan d’action triennal pour renforcer l’accès à l’avortement au Québec. Quel a été le déclencheur ?
L’avortement est légal au Canada depuis l’arrêt Morgentaler en 1988, mais dans les faits, son accessibilité reste très inégale. À Montréal, c’est relativement simple. Mais ici, à Québec, une jeune fille pouvait attendre jusqu’à cinq semaines pour obtenir un rendez-vous. C’est énorme, surtout quand on est enceinte. Et que dire des régions éloignées ? Nous avons beau compter 52 points d’entrée vers les services, l’accès demeure insuffisant.
Dans le même temps, on observe une baisse de 30 % du nombre d’avortements au cours des dix dernières années. Cela montre que la contraception fonctionne, mais aussi que les femmes, malgré tout, continuent de rencontrer des obstacles pour exercer pleinement ce droit.
Le déclencheur, pour moi, a été le renversement de Roe v. Wade aux États-Unis. J’étais alors journaliste à Washington pour Radio-Canada. J’ai vu, de l’intérieur, à quel point ce recul brutal des droits des femmes pouvait arriver même dans une démocratie. Ce choc a profondément influencé ma décision de faire le saut en politique.
Lorsque j’ai intégré le gouvernement de François Legault, il m’a confié la responsabilité de la Condition féminine. J’y ai vu un signal clair. Et je me suis dit : « Il faut faire quelque chose ». D’autant que tous nos sondages montrent un appui massif à l’IVG au Québec – plus de 80 % des femmes et des hommes y sont favorables.
“Ce plan d’action, lancé en novembre 2024, est donc une réponse concrète à une inquiétude sociale réelle. C’est un plan porté par le gouvernement du Québec, et qui l’engage dans la durée. Il devra être renouvelé, et tout gouvernement qui déciderait de ne pas le reconduire devra s’en expliquer. C’est une façon claire de dire : ici, le droit à l’avortement est un droit que nous protégeons activement.” — Martine Biron
“Des investissements de l’ordre de 7,5 M$ soutiendront la réalisation des actions d’ici 2027.”
Lors des consultations menées au printemps 2023 avec des juristes, des professionnel.les de la santé et des groupes féministes, quelles priorités se sont imposées pour améliorer concrètement l’accès à l’avortement au Québec ?
J’ai écouté beaucoup d’acteurs : des juristes, des professionnel.les de la santé, des groupes féministes comme la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) ou Véronique Pronovost. Ces consultations ont duré environ trois mois, au printemps 2023. Le message était clair : personne ne remet en cause le droit à l’avortement, mais l’accès, lui, reste à améliorer. Il faut que ce soit simple, rapide, accessible, peu importe où l’on vit. Et c’est exactement ce que ce plan d’action vise.
Ce que j’ai voulu faire, c’est répondre à ce que les femmes nous disaient, concrètement. Pas théoriser. Pas légiférer. Agir là où c’est nécessaire. Deux priorités sont revenues avec force : d’abord, le manque d’information sur la pilule abortive et son faible usage, notamment dans les régions. Ensuite, la désinformation, qui reste très présente, parfois de façon sournoise, et qui brouille le droit de choisir.
Le premier grand axe du plan, c’est donc de promouvoir l’usage de la pilule abortive. Aujourd’hui, seulement 17 % des avortements au Québec se font par cette méthode, contre 72 % en France. Pourtant, elle est plus rapide, moins coûteuse, moins médicalisée, et bien mieux adaptée aux réalités des régions éloignées. Depuis 2022, les médecins, les infirmières praticiennes spécialisées et les sages-femmes peuvent la prescrire. On espère pouvoir bientôt élargir cette possibilité aux pharmaciens. C’est un changement structurant.
Le deuxième axe vise à contrer la désinformation. Certaines cliniques anti-choix, qui ne s’affichent pas à visière levée, se présentent sous des noms neutres mais diffusent des messages culpabilisants. Pour y répondre, nous avons lancé une campagne de communication pour orienter les femmes vers les bonnes ressources, notamment grâce à la ligne Info-Santé 811. L’enjeu est majeur, surtout pour les jeunes, qui vivent souvent cette situation dans le secret. L’avortement reste un tabou. Ce que je veux, c’est qu’aucune femme ne soit seule ni mal informée au moment de faire ce choix.
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Pour mieux comprendre la réalité québécoise, un rappel des chiffres clés s’impose.
L’avortement est décriminalisé depuis 1988 (arrêt Morgentaler).
Depuis 2008, il est entièrement gratuit pour les personnes assurées par la RAMQ.
1 femme sur 3 au Canada aura recours à une IVG au cours de sa vie.
Plus de 90 % des avortements ont lieu au 1er trimestre.
L’âge moyen des femmes qui avortent est de 29 ans.
Le nombre d’IVG a diminué de 30 % au cours des dix dernières années.
Le Québec compte 52 points d’entrée vers les services d’avortement et 44 ressources qui pratiquent l’IG.
Source : Ministère de la Condition féminine du Québec.
En avril 2023, vous aviez évoqué l’idée d’inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits et libertés du Québec. Cette piste est-elle toujours d’actualité ?
C’était effectivement une idée à l’étude : inscrire l’avortement dans la Charte des droits et libertés du Québec. Mais nous sommes un gouvernement infranational. Le Québec est une province, pas un État souverain. Si le gouvernement fédéral voulait inscrire ce droit dans la Constitution, il en aurait le pouvoir, même si cela exigerait un processus complexe et l’appui de toutes les provinces — ce qui, en soi, est loin d’être acquis.
Au Québec, j’ai consulté plusieurs expertes et acteurs engagés dans la défense des droits reproductifs. Ce qu’on m’a dit, c’est que l’inscrire dans la Charte provinciale par voie législative ouvrirait une porte dangereuse. Une loi, même adoptée avec de bonnes intentions, peut être amendée. Et l’histoire récente nous montre à quel point les droits des femmes peuvent être fragilisés.
Depuis des années, une cinquantaine de projets de loi privés ont été déposés à Ottawa, certains de façon très détournée, pour tenter de limiter l’accès à l’avortement. Souvent, ces projets cherchent à reconnaître des droits au fœtus, ce qui reviendrait à nier ceux des femmes. Or, au Canada, le fœtus n’a pas de statut juridique. C’est ce qui protège ce droit.
« Je ne veux pas être celle qui, en quittant la politique, aurait affaibli le droit à l’avortement. Mon objectif, c’est de le consolider. Et à ce moment-ci de notre histoire, la meilleure façon d’y parvenir, ce n’est pas en ouvrant un débat législatif. C’est en assurant un accès réel, égalitaire, partout sur le territoire. C’est ce que les femmes m’ont dit. Je les ai écoutées. »
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En 2016, une loi a été adoptée au Québec pour interdire les manifestations à proximité des cliniques pratiquant l’avortement, afin de protéger les femmes contre l’intimidation. Mais cette loi fait aujourd’hui l’objet d’une contestation judiciaire : des militants anti-avortement invoquent leur liberté d’expression et leur droit de manifester pour tenter de la faire invalider.
Une illustration concrète du fait qu’une loi peut être modifiée ou contestée, même lorsqu’elle vise à protéger un droit fondamental.
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Cette approche s’inscrit dans une histoire juridique canadienne marquée par des arrêts majeurs.
1969 : Légalisation partielle de l’avortement.
1975 : L’égalité entre les sexes est inscrite dans la Charte québécoise.
1988 : La Cour suprême décriminalise complètement l’avortement.
1989 : L’arrêt Tremblay c. Daigle affirme que le fœtus n’a pas de statut juridique.
2008 : Gratuité de l’IVG au Québec.
Fin 2017 : Mise à disposition gratuite de la pilule abortive au Québec (Myfegymiso).
2022 : Assouplissement des conditions de prescription de la pilule abortive.
2024 : Lancement du Plan d’action 2024–2027.
Sources : FQPN, ministère de la Santé du Québec.
L’accès à l’IVG reste particulièrement difficile pour certains groupes, comme les jeunes, les personnes racisées, autochtones ou LGBTQIA+. Comment avez-vous pensé un accès véritablement inclusif ?
Ce plan, je l’ai pensé pour toutes les femmes du Québec, quelles qu’elles soient et quelle que soit leur situation. J’ai volontairement choisi de ne pas cibler de groupes spécifiques. Bien sûr, je sais que certaines vivent des réalités plus difficiles. Mais je ne voulais pas faire une hiérarchisation des cas. Parce que l’IVG concerne toutes les femmes.
Au Canada, une femme sur trois aura recours à un avortement au moins une fois dans sa vie. Une sur trois. Cela veut dire que si nous sommes trois autour d’une table, il y en a probablement une qui a fait ce choix. Et souvent, les deux autres l’ont accompagnée. La vie est faite d’épisodes, de circonstances imprévues. Certaines femmes vivent une malchance, une contraception qui échoue. D’autres seront mères plus tard, de très bonnes mères. Ce moment-là n’était tout simplement pas le bon.
Je ne voulais pas traiter cela comme un drame. L’avortement reste un sujet tabou, mais ce n’est pas un échec. C’est une décision. Et un droit, cela se protège. On fait rarement des politiques pour tout le monde. Celle-ci, je voulais qu’elle le soit.
La ministre Martine Biron lors de la présentation du plan triennal pour renforcer l’accès à l’avortement au Québec en novembre 2024.
La FQPN réclame une contraception gratuite et un soutien accru aux organismes pro-choix. Où en est votre gouvernement sur ces demandes ?
Aujourd’hui, environ 99 % des Québécoises sont couvertes par une assurance, que ce soit par le régime public — pour un tiers d’entre elles — ou par une assurance privée liée à l’emploi. Mais cette couverture n’est pas totale : certaines formes de contraception restent partiellement remboursées, d’autres pas du tout.
On n’est pas un État aux ressources illimitées. Le Québec est actuellement en situation de déficit, et nous devons faire des choix économiques responsables. J’ai donc demandé au ministère des Finances de faire le ménage, de nous aider à chiffrer ce que coûterait réellement une prise en charge complète. Il ne s’agit pas de se substituer aux assureurs privés, mais peut-être de compléter ce qui ne l’est pas aujourd’hui.
Du côté fédéral, il y a eu des signaux. Le gouvernement Trudeau a évoqué l’idée de transferts spécifiques aux provinces pour soutenir l’accès à la contraception. Mais avec la perspective d’élections anticipées[1], rien n’est encore clair. J’ai donc préféré lancer le plan d’accès à l’avortement sans attendre, tout en laissant la porte ouverte à des mesures futures.
Personnellement, je pense que c’est essentiel. La contraception reste une charge genrée, que les femmes assument encore trop seules. On le voit jusque dans les détails : un rasoir rose coûte plus cher qu’un rasoir noir. Ce fameux “pink tax”, c’est une réalité. J’aimerais qu’on puisse reconnaître cette inégalité-là, et agir en conséquence. Mais je veux d’abord avoir les bons chiffres, les bons leviers. Ce projet-là est encore en chantier — mais il est sur la table.
Comment luttez-vous contre les récits culpabilisants sur l’IVG ?
Ce discours est toxique. Une grossesse qu’on ne souhaite pas, c’est déjà une contrainte énorme. Et pourtant, certaines personnes continuent de faire comme si les femmes n’avaient pas d’ambitions, pas de projets, pas d’élan.
L’avortement, ce n’est pas un contraceptif. C’est un droit. Et c’est un droit qui permet justement aux femmes de choisir leur avenir. Quand on leur retire cette possibilité, on touche directement à leur estime d’elles-mêmes. On les enferme dans le silence, on les empêche d’avancer. Ce qui se passe aux États-Unis le montre très bien : au fond, il ne s’agit pas que de santé ou de morale. Il s’agit de ce que les femmes sont, de leur place dans la société.
On ne choisit pas pour les hommes. Pourquoi tolérer qu’on le fasse pour les femmes ?
Ce que je veux, c’est qu’on fasse confiance aux femmes. L’avortement est en baisse. Ça veut dire que la contraception fonctionne, que les femmes savent quoi faire. Le rôle du gouvernement, c’est de les accompagner, pas de les juger.
Et puis, il faut le dire : c’est encore tabou, l’avortement. Mais une femme peut avoir vécu ce choix, ne jamais en parler, et mener une vie pleine, riche, heureuse, avec un travail, une famille, un équilibre. Parce que ce moment-là, dans sa vie, n’était tout simplement pas le bon. Et cela ne devrait jamais être une honte.
Violences faites aux femmes : construire un filet solide
Nous venons de longuement évoquer l’accès à l’avortement, mais un autre combat traverse votre action : celui contre les violences faites aux femmes. Depuis la pandémie, le Québec a connu une recrudescence des féminicides. Quelles réponses avez-vous mises en place pour protéger, accompagner et prévenir ?
Pendant la pandémie, le Québec a connu une hausse alarmante des féminicides. On a dit collectivement : « ça suffit ». Depuis 2020, nous avons investi plus d’un milliard de dollars pour mieux protéger les femmes, et surtout prévenir la récidive.
Nous construisons actuellement une trentaine de maisons de deuxième étape. Ce sont des refuges pour les femmes qui ont déjà quitté un milieu violent, mais qui ont besoin de stabilité pour reprendre leur vie en main. Elles peuvent y rester avec leurs enfants, le temps de trouver un logement, un emploi, de se reconstruire.
Nous avons aussi mis en place des tribunaux spécialisés en matière de violence conjugale et sexuelle. Le droit ne change pas, mais l’approche, elle, évolue : formation des juges, accompagnement des victimes, pour éviter qu’elles ne soient revictimisées au cours du processus judiciaire.
Parallèlement, nous avons lancé l’aide financière d’urgence (AFU) : une solution concrète pour les femmes qui n’ont pas de place immédiate en refuge. Cela leur permet de se loger à l’hôtel, d’organiser un transport, de se mettre à l’abri rapidement. Plus de 700 femmes ont déjà pu en bénéficier.
Et surtout, nous avons déployé des cellules de crise dans les 17 régions du Québec. C’est notre plus grande réussite. On regroupe les forces en présence : police, services sociaux, maisons d’hébergement. On évalue ensemble le niveau de risque et on agit. Cela fonctionne comme un guichet unique. Plus besoin pour la femme de frapper à dix portes.
On a aussi mis en place des bracelets anti-rapprochement, pour empêcher les agresseurs de s’approcher.
Est-ce que les féminicides ont diminué ? Pas vraiment. C’est encore trop élevé, et trop fragile. Mais on observe un changement : les femmes quittent leurs relations toxiques de plus en plus jeunes. Et ça, c’est nouveau. C’est un signe que nos actions commencent à porter.
Il reste encore tant à faire. La violence n’est pas toujours évidente. Elle peut être physique, bien sûr, mais aussi psychologique, sournoise, progressive. Ce n’est pas toujours un coup de poing au visage. Parfois, c’est plus subtil, plus diffus. Et c’est tout aussi destructeur. Il faut continuer à nommer, à éduquer, à tendre la main.
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Ces dispositifs québécois trouvent un écho particulier si on les compare à ceux mis en œuvre en France.
France :
39 19, numéro d’urgence 24/7, accessible partout.
Pôles VIF dans certains tribunaux (violences intrafamiliales).
Aide universelle d’urgence (AUU) : jusqu’à 1400 € dans les 3–5 jours après dépôt de plainte.
11 000 places d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes.
Formations proposées aux forces de l’ordre et aux magistrats, mais non obligatoires à l’échelle nationale.
Québec :
SOS violence conjugale pour être orientée vers les bons services.
Tribunaux spécialisés VC et VS depuis 2022.
Aide financière d’urgence (AFU) disponible depuis 2021, déjà plus de 700 femmes aidées.
4 Maisons de première étape en construction pour une relance stable.
7100 professionnel.les formé.es, y compris sur le contrôle coercitif.
Dans un an, qu’aimeriez-vous constater ?
J’aimerais qu’il y ait moins de violences. J’aimerais qu’on vive dans une société plus égalitaire. Je rêve en couleur, peut-être, mais je me permets d’y croire.
Je voudrais voir plus de femmes sortir de relations toxiques, et plus tôt. Parce que ce qu’on observe aujourd’hui, c’est que les femmes quittent de plus en plus jeunes. Et ça, c’est porteur d’espoir.
Je veux qu’on continue à les accompagner, à les encourager. Toutes les femmes ne sont pas des victimes. Beaucoup d’entre elles réussissent, avancent, prennent leur place, ont le goût de déployer leurs ailes. Et c’est à ces femmes-là qu’on doit penser quand on parle de droits.
Quand on restreint l’accès à l’avortement, on freine ces trajectoires. On met des bâtons dans les ailes des femmes. Ce que je souhaite, c’est qu’on leur permette de voler, de choisir, d’être pleinement libres. Et ça passe aussi par l’éducation. Il faut éduquer les jeunes à l’égalité, les jeunes filles comme les jeunes garçons. C’est là que tout commence.
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[1] Le 14 mars 2025, Mark Carney a été officiellement nommé Premier ministre du Canada par la gouverneure générale Mary Simon. Il a présenté son cabinet le jour même.
Le 20 mars 2025, le nouveau Premier ministre a annoncé la tenue d’élections anticipées, fixées au 28 avril 2025.